Mon quartier, c'était la rue Maginot qui se trouvait entre la clinique de Belfort au nord et l'avenue Lebally au sud. Nous étions une bande de galopins heureux, pas riches, nos jeux étaient simples et surtout pas chers. Aux noyaux d'abricot, au ballon entre les bouches d'égoûts devant l'épicerie de Mr. Bisquera, les charrettes à roulement avec les caisses en bois de conserve de l'épicerie et les roulements de chez Mr. Leherle, électricien auto et bien sûr, aux indiens. J'étais souvent le chef car j'avais pour mission de faire des arcs avec de l'acacia et des flèches avec les roseaux de Mr. Servera.Bien entendu, Sitting-Bull ou Cochise étaient les noms des chefs préférés. Pour pouvoir boire une bonne bouteille de Sélecto ou une limonade Hamoud Boualem, on cassait les olives vertes pour Mr. Bisquera l'épicier et on faisait aussi quelques courses pour certains voisins.
Que de rigolades, surtout avec Vincent Albiac, mari de Rosalie et aussi Messaoud qui avait fait "l'indo" pour les bêtises l'inspiration venait de Vincent.
Bien sûr le cinéma l'Eden, le Splendid ou le Ritz avaient notre visite le dimanche après-midi. Les copains, c'était Guy, Ninou, Popol, Hamid, les trois Roger, Hubert, Jean-Pierre, Christian et Fatiha, mon amie d'enfance.
Voilà les plus belles années de ma jeunesse dans la rue Maginot à Maison-Carrée. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à attendre le mois de mai à Sarrians pour avoir l'espoir de revoir un ancien du quartier.